
Je vous vois venir, hein… Vous croyez vraiment que je suis à Montréal uniquement pour glander et faire du tourisme? Non, ça c’est ce que je fais habituellement à Lyon. Ici, je me lève bel et bien le matin pour aller au bureau.
Comme certains le savent déjà, je travaille pour le compte de l’association Equiterre, qui est assez grosse puisqu’elle compte une quarantaine d’employés et est présente dans différents domaines : la promotion du commerce équitable (auprès des consommateurs, des enfants…), du transport écologique (Equiterre est consultant pour des mairies montréalaises et auprès des entreprises pour développer le transport à vélo et à pieds, dans une ville où apparemment la moyenne des transports en voiture est de 300m parcourus.), l’efficacité énergétique (Equiterre conseille encore une fois les entreprises et les particuliers qui veulent rénover leur logement et gaspiller moins d’énergie au quotidien), et surtout le département de l’Agriculture Soutenue par la Communauté, dans lequel je travaille! Le concept est simple et présent aussi en France : il s’agit, pour le consommateur, d’aller chercher hebdomadairement un panier bio de fruits et légumes à un « point de chute », de partout au Québec.
Le consommateur s’engage en début de saison à payer ses paniers (environ 500$, tout dépend de la ferme et de la taille du panier). Il devient donc partenaire avec le fermier, qui lui s’engage à livrer des paniers bien fournis. Le tout étant obligatoirement bio. Equiterre sert de soutien technique aux fermiers (il y a un consultant agronome) et promotionnel (c’est nous qui allons trouver les partenaires). Equiterre incite, par l’ASC, certains agriculteurs à passer en bio. En plus, pour une fois, les fruits et légumes ne font pas des milliers de kilomètres avant d’arriver dans l’assiette… Même si en france, le principe des AMAP est le même, il y a quand même quelques différences, donc le fait que le réseau AMAP n’est pas franchement organisé, comme peut le faire Equiterre ici (avec une centaine de fermes et 30 000 partenaires, si je ne me trompe pas).
Bref, depuis le début de mon arrivée je contribue à la mise à jour du nouveau site Internet qui devrait arriver sous peu, et au lancement médiatique de la saison qui aura lieu mi-avril. C’est donc énormément de boulot puisque j’arrive pile poil dans le feu de l’action, mais dès début mai, je devrais être plus tranquille pour réaliser la tâche principale qui m’a été attribuée avant de partir à Montréal : étudier les faiblesses de la formule ASC (avec une recherche d’archive, des entretiens, des questionnaires…) Bref, un truc qui m’intéresse beaucoup moins que participer concrètement à la vie du bureau, mais bon, c’est pour ça que j’ai été embauchée…
Le bilan est positif, un mois après le début du stage, et même s’il n’est pas toujours facile de s’acclimater au mode de fonctionnement américain, il est quand même assez agréable : je peux aller au boulot en Birkenstock, je m’habille comme je veux, l’ambiance est plutôt relax, on a souvent des réunions de bureau pour savoir si tout le monde va bien (c’est la question la plus importante en début de réunion, c’est d’ailleurs assez surprenant au début de raconter sa vie à des collègues), et j’espère que cette bonne dynamique va continuer!
D’ailleurs, j’ai décidé d’arrêter mes études en octobre, à l’obtention de mon M2 Pro. Je me suis justement rendu compte en allant au boulot que je ne pouvais psychologiquement plus rempiler pour 6 mois de cours supplémentaires, après 5 ans non-stop, je n’en peux plus. Je vais donc pointer au chômage et monter un statut d’auto-entrepreneur pour essayer de gagner un peu d’argent en bidouillant des sites Internet, mais je me doute que je ne vais pas être riche avec ça… Il va donc falloir rapidement trouver un plan B, même si je ne me fais pas d’illusions : à Lyon, il n’y a pas d’Equiterre. Ce que je fais actuellement, c’est exactement ce qui m’intéresse et je crois que c’est impossible de continuer. J’imagine que j’ai encore 6 mois d’insouciance, donc je verrai bien…
Commentaires récents