… C’est parler un langage un peu étrange, que ce soit en plein cagnard, dans une traboule, ou en prenant la ficelle… et demander aux gens c’est quelle heure. Dis moi pâs que c’teuh fois tu m’suis pâs ?
… C’est ne pas avoir peur du gras. Encore mieux, c’est vénérer le gras. Comme je l’ai toujours dit : « Le gras, c’est la vie ». Passe moi le sauc’, steuplait.
… C’est savoir comment gérer les énormes orages d’été qui vous rendent plus mouillés que lorsque vous êtes sous la douche
… C’est ne pas oublier d’aller au Jardin St Pierre pour déguster ses macarons dans le silence
… C’est savoir que les chaussures à talons sont incompatibles avec cette ville, ses pavés et ses collines
… C’est s’en foutre complètement de ce que le reste du monde peut penser de Lyon et de vous, lyonnaise
… C’est considérer Bocuse comme un Dieu. En ce qui me concerne, ce serait plutôt le chocolatier Sève.
… C’est savoir que les Terreaux ne s’écrit pas « l’hétéro » (véridique, un ami pas lyonnais me l’a faite)
… C’est avoir déjà suivi de près, ou tu suis encore maintenant, les exploits de l’OL, de l’Asvel ou du Lou (en ce qui me concerne, j’étais amoureuse de Müller)
… C’est savoir que tu vas voler dans le trolley bus de Minuit car le chauffeur est pressé de rentrer
… C’est ne pas ignorer ce que sont des grattons, un jésus, un gratin de cardons de Vaulx, un bouchon, les Mères, les coussins…
… C’est ne jamais oublier de mettre des lampions (et non loupiotes ou lumignons) à tes fenêtres le 8 décembre
…C’est ricaner bêtement en disant à ton pote « d’aller voir à Perrache »
… C’est aimer plus que tout la Roseraie, sa fraicheur et sa tranquillité en plein mois d’août
… C’est essayer d’arriver le plus tôt possible pour réussir à choper l’une des rares chaises longues sur les berges du Rhône
… C’est aussi malheureusement devoir monter à Paris tout le temps pour voir des concerts, à présent
… C’est ne toujours pas comprendre pourquoi cette ville devrait être froide
…C’est te lever la nuit pour maudire le quartier de la Part Dieu (cela marche également avec l’échangeur Turcot de Montréal)
… C’est trouver un charme au quartier de la Part Dieu sus-cité, même dans son abomination bêtonnée
… C’est trouver trop au Nord tout ce qui est au Nord de Lyon, et trop au Sud ce qui est au Sud de Lyon
… C’est vanter sans cesse la position géographique parfaite de la ville : mer, montagne, volcans… sans en profiter assez souvent
… C’est être arrogant, un peu quand-même
… C’est savoir que l’amphitéâtre romain est un endroit très agréable pour glander mais que son ascension se mérite
… C’est ne jamais rater les Nuits de Fourvière
… C’est ne jamais louper la vogue des marrons à la Croix Rousse
… C’est avoir remarqué que les illustrations sur les sièges de bus et de tram sont… des lions
… C’est, même après toutes ces années, se perdre dans les rues pentues de la Croix Rousse
… C’est se pinter au Ninkasi
… C’est presque devenir mystique en voyant la Basilique de Fourvière éclairée la nuit au tournant de la rue de l’Université
Suis-je une vraie lyonnaise ? C’est vrai, après tout, je suis née à Oullins (ouh, mon dieu que c’est loin), j’ai passé toute ma scolarité à me battre contre le lobby stéphanois dans la Loire, mon influence gastronomique est espagnole… Mais après tout, être lyonnaise, c’est quoi ? C’est être émerveillée à chaque fois que je traverse le Rhône en TGV pour longer le Parc de la Tête d’Or…
(illustration d’~elenawing, sur deviantART)
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